Laurence et Nicolas des jardins de la Muette nous racontent leur passion…
Dans le cadre de notre engagement pour un tourisme authentique et de proximité, nous avons mené plusieurs rencontres et entretiens avec les artisans de notre territoire. Ces échanges riches et inspirants nous permettent de mieux comprendre leur savoir-faire, leur passion et leur histoire, afin de vous offrir une expérience au plus près de l’âme locale. Grâce à ces témoignages, nous valorisons ceux qui font vivre notre destination au quotidien.
Propriétaire des Jardins de la Muette« J’aime viscéralement cette propriété, chaque pierre et chaque plante ! Et plus encore à l’automne où les arbres et arbustes prennent des couleurs flamboyantes, étonnantes, enthousiasmantes ! »
Les Jardins de la Muette
Un écrin de verdure de près de trois hectares, niché au cœur d’un domaine clos de murs, classé Jardin Remarquable par le ministère de la Culture et inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis décembre 2004.
Ici, tout respire l’harmonie entre nature, histoire et architecture. Le charme du lieu repose notamment sur l’implantation majestueuse du manoir et de ses jardins en terrasses, soulignée par la succession remarquable de murs anciens : murs d’enceinte, murs de soutènement et murs de clôture forment un ensemble architectural rare, hérité d’un système défensif médiéval.
Construit pour surveiller une voie de passage stratégique, le château de La Muette a conservé cette disposition atypique, témoin des tensions religieuses et politiques du XVIe siècle. Ce type d’aménagement est peu courant dans la région, en dehors des grandes forteresses royales du Valois.
L’experte locale : Laurence
« Nos visiteurs peuvent s’attendre à un accueil chaleureux et généreux ! À découvrir un lieu qui nous ressemble et à en savourer la quiétude au fil d’une visite libre ou commentée.
Nous espérons que chaque visiteur est étonné à son arrivée et enchanté à son départ ! Nous prenons un réel plaisir à partager avec chacun d’entre eux notre bonheur de vivre à La Muette. »
« Je me revois petite, auprès de mes grands-parents avec une jolie robe de chambre à carreaux et une brouette, les aidant à planter les ifs ! Aujourd’hui nous sommes à notre tour grands-parents, heureux d’y accueillir nos petits enfants pour partager avec eux les joies d’une vie simple et heureuse, en pleine nature, au rythme des saisons et leur faire aimer ce lieu pour qu’un jour ils prennent la relève. Transmettre sa passion pour transmettre sa maison, encore un rêve qui j’espère deviendra réalité. »
M. et Mme VivantMa passion, mon plaisir
« La passion pour l’histoire de cette belle région qu’est le Valois. Le bonheur de vivre dans une maison riche de merveilleux souvenirs d’enfance ! La joie de créer de nouveaux espaces inédits et toutefois adaptés à la structure et l’histoire des lieux : un labyrinthe d’arbres fruitiers, un chemin d’eau apportant sa touche de fraîcheur et son charmant petit bruit au cœur d’un arboretum qui accueille tous les ans de nouveaux et intéressants sujets ! C’est à la créativité de mon mari, passionné par les arbres et arbustes, que nous devons ces nouveaux enchantements ! »
Galerie photo
OT Soissonnais Valois
OT Soissonnais Valois
L. Vivant
Son coup de cœur
L’arbre aux 400 flacons
« Cet arbre est un rêve devenu réalité ! La Muette appartenait à mes grands-parents maternels alors que la verrerie qui a donné naissance au Groupe Pochet provient de ma famille paternelle. J’ai tout simplement souhaité réunir les deux en créant cet arbre aux 400 flacons en 2023, l’année où nous célébrions les 400 ans du Groupe Pochet. C’est un arbre unique au monde, qui à travers la beauté des flacons évoque la transparence, la qualité, l’innovation, l’audace et l’industrie ! C’est grâce à Laurence Weber, maitre verrière dont l’atelier est à Rozay Saint Albin (dans l’Aisne), que j’ai pu réaliser mon rêve et je lui en suis très reconnaissante. »
L’histoire des jardins…
C’est à l’époque où François Ier faisait édifier le Château de Villers-Cotterêts que Jacques de Longueval, son capitaine des chasses, fit construire un petit manoir sur un ancien fief relevant des Comtes de Crépy, déjà connu sous le nom évocateur de La Muette.
Ce nom, intimement lié à la chasse, pourrait dériver de la meute, ou encore désigner l’endroit où l’on conservait les mues du grand gibier. La fonction du lieu et son appellation témoignent de l’importance que revêtait la forêt dans la vie seigneuriale de la Renaissance.
« Peu de choses sont connues du fief médiéval de La Muette. Son passé ne s’éclaire qu’avec l’arrivée de la famille Condren à la fin du XVIe siècle. L’histoire de La Muette et de ses possesseurs permet d’atténuer l’image d’un Valois endormi et ruiné après la Guerre de Cent Ans. La proximité de la capitale et la renaissance du château de Villers-Cotterêts attirent des hommes nouveaux qui continuent de façonner les paysages et de faire vivre le duché.
Raconter La Muette, c’est raconter un domaine en constante mutation. Le château évolue, il s’agrandit, se rétracte, est morcelé puis reconstitué. On y implante des jardins, on y cultive la terre bien sûr, en sous-sol on y extrait de la pierre pour bâtir de nouveaux monuments et en restaurer d’autres.
Un temps menacé d’oubli, c’est grâce à l’action initiée par André et Hélène Moreau-Néret, mes grands-parents, et que mon mari et moi poursuivons depuis bientôt vingt ans, que La Muette et ses jardins s’offrent aujourd’hui au regard de tous. »
Au fil des siècles, le manoir passe des Longueval aux Marquis de Condren, qui le conservent pendant près de deux cents ans. Au XVIIIe siècle, une marquise entreprend d’agrandir La Muette pour en faire un véritable château. Malheureusement, les travaux mal exécutés et coûteux précipitent la ruine de la famille. En 1793, la propriété est vendue à Jacques Conseil, riche curé de Largny, maire en 1814, et surtout oncle du célèbre écrivain Alexandre Dumas.
Ce dernier évoque d’ailleurs la demeure dans ses Mémoires avec une pointe d’ironie :
« Il possédait à Largny […] une charmante maison, un jardin des plus pittoresques au fond d’une vallée […] mais je n’ai point parlé de tout cela, attendu le peu d’hospitalité du cousin Conseil. »
Après le décès de l’abbé Conseil, La Muette est transmise à sa nièce, Madame de Ryan, qui vend la propriété en plusieurs lots. L’extension du XVIIIe siècle est démolie, et les bâtiments restants sont transformés pour un usage agricole. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que la famille Mongin réunit une grande partie du domaine.
En 1951, Monsieur et Madame André Moreau-Néret en font l’acquisition.
Aujourd’hui, la propriété appartient à leurs petits-enfants, Nicolas et Laurence Vivant, qui perpétuent l’histoire et la mémoire de ce lieu singulier.
